Ballade au marché bio du quartier Hoche

Christophe Aribert au marché Bio

C’est au marché Bio du quartier Hoche, en plein centre ville de Grenoble que le rendez-vous est fixé. Le soleil est de la partie, les étals sont généreusement remplis et il flotte comme un léger parfum de gaieté entre les allées. Christophe Aribert, chef doublement étoilé des Terrasses d’Uriage en Isère, est familier du lieu de longue date, il connaît ce marché comme sa poche et a su nouer des liens privilégiés avec plusieurs producteurs dont il ne pourrait plus se passer. On le suit…

9h30, le marché draîne déjà une nombreuse clientèle lorsque Christophe Aribert arrive, accompagné de ses deux filles, Lilou douze ans et Lia dix ans. À peine quelques mètres effectués et le chef est déjà conquis par ce qu’il découvre devant lui : « Regardez ces groseilles et ces framboises, elles sont justes magnifiques, on frôle la perfection ». Le regard pétille, l’envie de croquer est là et les idées de recettes commencent à fleurir dans sa tête. Il nous confie à cette occasion que le marché est l’une de ses principales sources d’inspiration et que de nombreuses idées d’associations de produits naissent au fil de ses déambulations entre les stands. Légèrement plus loin, il s’arrête, enthousiaste, devant les bouquets d’herbes aromatiques de Marie Clavel. « Marie est mon fournisseur officiel en herbes aromatiques, c’est une passionnée des herbes et elle sait répondre à ma curiosité en me faisant goûter régulièrement des plantes aux saveurs surprenantes ». Hysope, thym, coriandre, livèche, menthe ou encore agastache, Marie Clavel cultive plus de quarante variétés différentes de plantes aromatiques sur les hauteurs du lac du Monteynard à Treffort et participe, à sa façon, au travail de création culinaire du chef.

Priorité au bio et au circuit court

Autant que cela est possible, Christophe Aribert met un point d’honneur à utiliser des produits bio et locaux. « Le bio est une évidence, il faut consommer des aliments bio et inciter le public à sortir de la malbouffe. Les habitudes de consommation doivent changer et nous devons être vigilants à ce que nous ingurgitons car au delà des saveurs, il en va de la santé de chacun ». Peut-être parce que son grand-père était boulanger, le chef est particulièrement attentif et intransigeant sur les farines : « Il faut tout de suite abandonner les farines industrielles et faire ses préparations uniquement avec de la farine bio. De la mort aux rats est diffusée dans les silos à grains pour éviter la prolifération des rongeurs et ce poison se retrouve forcément dans la farine et donc dans l’organisme de chacun en bout de course ». C’est à Lalley, une fois de plus dans le Trièves, que le chef a déniché son producteur de farines bio. Le GAEC* du Moulin lui produit les farines de blé, seigle, sarrazin, petit épeautre, pois chiche ou lentilles de manière artisanale en transformant chaque céréale à l’aide d’un moulin à meules de pierre.

Des petits bonheurs dans tous les sens

Le marché mêle tous les sens et les clients ne s’y trompent pas en affichant leurs plus beaux sourires. Il suffit d’observer l’attitude des personnes pour s’apercevoir que nous sommes très loin de la grise mine du client de grandes surfaces. Ici tout n’est que plaisir, partage et échange. Palper un fruit, humer une viande cuite à la rôtissoire, goûter un miel, écouter les craquements de la croûte d’un pain tout juste sorti du four. Cette somme de petits bonheurs accessibles à tous représente pour beau- coup la bouffée d’oxygène de la semaine. Christophe Aribert aime aussi le marché pour cela, pour l’authenticité des produits, pour le caractère humain qui s’y dégage, pour le rapport au temps qui sait respecter les saisons et pour les découvertes permanentes qu’il y fait. Oubliez votre jeton de caddie, munissez-vous de votre panier et rendez-vous au marché.

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